Ce mercredi, le sous-préfet, Éric Étienne, et le maire de Dunkerque, Patrice Vergriete, ont dévoilé le dispositif de sécurité qui sera déployé lors des bandes dunkerquoises. Sans entrer dans le détail, pour éviter de donner de mauvaises idées à des personnes mal intentionnées...

« Un agent de sécurité (services de police et moyens privés, ndlr) pour cent personnes présentes dans le carnaval »

Par Olivier Dufourg – Photo archives La Voix | Publié le 25/01/2017

 

1- A-t-il été question d’annuler ?

Suite à l’attentat de Nice, Lille avait été contrainte, pour des raisons de sécurité, de renoncer à son emblématique braderie. Deuxième événement régional en termes de fréquentation, le carnaval aurait-il pu lui aussi être frappé d’annulation? Le maire, Patrice Vergriete, admet que la question lui a été posée par le préfet de Région. « Je lui ai expliqué que le carnaval de Dunkerque ne ressemble pas à la braderie de Lille car ce n’est pas un événement organisé mais spontané. Ça signifie que nous pouvons toujours l’interdire, nous n’empêcherons pas les carnavaleux de se rendre quand même en masse dans la rue. En tant que maire, je ne peux pas laisser toute cette foule aller dans la rue sans prendre les mesures de sécurité nécessaires. »

 

2- Quels surcoûts ?

Pour la ville de Dunkerque, le coût lié aux seules mesures de sécurité lors des bandes (Trois-Joyeuses et Malo) s’élève, hors agents municipaux, à 100 000 €, correspondant à l’emploi de 120 agents de sécurité privés, rien que pour la bande de Dunkerque-centre. Et pour chaque association philanthropique et carnavalesques qui organisent les bals au Kursaal (150 vigiles pour le seul bal du Chat Noir) le surcoût lié aux mesures de sécurité est estimé entre 40 000 € et 50 000 €.

 

3- Comment renforcer la sécurité ?

Comme l’explique Patrice Vergriete, « la philosophie sera la même qu’en 2016 en matière de sécurité », à savoir des bandes circonscrites avec périmètres de sécurité, points de passage obligatoires avec fouille systématique et consignes de fermeté, et mise en place d’un système « anti-bélier ».

« Ce carnaval sera extrêmement sécurisé, ajoute le sous-préfet, Éric Étienne, avec un renforcement de la vidéosurveillance et des moyens humains, soit un agent de sécurité (services de police et moyens privés, ndlr) pour cent personnes présentes dans le carnaval, ainsi que des renforts de forces sentinelles militaires. » Par ailleurs, tous les accessoires de types armes factices, couteaux, pétards, objets contondants ou en verre seront rigoureusement interdits.

 

4- Le parcours des bandes change-t-il ?

Pour Éric Étienne et Patrice Vergriete, pas question de dévoiler pour l’instant les parcours des différentes bandes de Dunkerque. « Il y aura sans doute de petits changements volontaires mais chaque parcours sera diffusé tardivement, car moins on en dira, moins nous donnerons d’informations à des personnes qui auraient des projets néfastes. » Comme l’an passé, la bande de Malo (l’« officielle », du moins) ne passera pas par la plage, « qui n’est pas «sécurisable» avec les moyens que nous mettons en place », justifie Patrice Vergriete. Enfin, un courrier va être adressé aux habitants domiciliés dans le périmètre des bandes pour qu’ils signalent aux autorités tout événement à caractère peu ordinaire (une location de dernière minute, par exemple).

 

5- Quoi de neuf côté festivités ?

Environ 30 000 gobelets réutilisables (ou « éco-cups ») seront distribués gratuitement aux carnavaleux ou en échange d’une caution d’1 € dans les bars partenaires de l’opération (somme qu’il leur sera restituée en échange de ce même gobelet). « C’est un enjeu de propreté pour la ville et un enjeu environnemental, souligne Patrice Vergriete. Dès 2020, il sera interdit d’utiliser de la vaisselle jetable lors des manifestations publiques et seul ce type de gobelet pourra être utilisé. C’est l’occasion de changer les habitudes dès maintenant. » Autres nouveautés : lorsqu’ils tourneront autour de la statue de Jean-Bart, les masquelours découvriront un kiosque flambant neuf ! Quant aux cabines de toilettes publiques, leur nombre passera de six à douze.