Après les attentats de Charlie Hebdo en janvier dernier, on se posait déjà la question. Le carnaval sera t'il annulé ? Une réunion avait même eut lieu avec le sous-préfet et les représentants d'associations. L'attaque de Charlie étant considéré comme un "acte isolé et ciblé", il avait été décidé de maintenir les festivités. Mais alors qu'à présent le risque est partout, qu'en est-il ?
Onze mois se sont écoulés depuis Charlie Hebdo, avec les attentats de Paris, on se rend compte que les terroristes visent plus larges, ce ne sont plus des personnes en particulier qui sont visées, mais un mode de vie.
Trois jours après ces tristes événements, la Voix du Nord publie un article "État d’urgence : le carnaval de Dunkerque, événement à risque, pourrait être annulé".
Le maire s'était exprimé : "« On a tenu une réunion samedi matin avec le sous-préfet. La question du carnaval n’a pas encore été posée. Le carnaval, c’est dans plusieurs mois. Là, il s’agissait de prendre des décisions à court terme (lire ci-contre). Forcément, le moment venu, la question du maintien ou non du carnaval sera mise sur la table. C’est un événement dont la visibilité, la médiatisation, dépasse le niveau local. La logique des terroristes est de faire un maximum de victimes lors d’événements à grande visibilité. L’État devra faire un arbitrage "
Les réactions sur les réseaux sociaux, les personnes comprennent le risque, et en même temps ne veulent pas céder à la peur. "Annuler le carnaval, c'est donner raison au terrorisme". D'autres internautes se réjouissaient déjà d'une future bande annulée, sans touristes, en référence aux annulations de 1991, pendant la guerre du Golfe.
Un nouvel article de la Voix du Nord publié le 28/11/15, étonne les Dunkerquois, il y est précisé qu'une nouvelle réunion s'est tenu avec le sous-préfet. L'état n'interdira pas le carnaval, mais aucuns moyens de sécurité supplémentaires ne sera mis en place par le gouvernement. La responsabilité de renforcer les dispositifs pèsera sur les épaules des différentes municipalités.
Patrice Vergriete, actuellement maire de Dunkerque, ne l'entend pas de cette oreille : «C’est l’État qui est responsable de la sécurité sur la voie publique. Je demanderai des moyens supplémentaires. L’État prendra ses responsabilités s’il ne les met pas », « L’an passé, nous avions eu des moyens renforcés, pourquoi pas cette année ? ».
Alors que des plusieurs milliers de policiers, gendarmes, et militaires sont déployés sur tout le territoire afin de sécuriser différents lieux et événements (COP21, marché de Noël de Strasbourg, de Colmar, des champs-Elysées, marathon de la rochelle, terasses de cafés parisiens, grands centres commerciaux parisiens, salon du cheval, tunnel sous la manche, les matchs de football...), les Dunkerquois se demandent, pourquoi l'état ne prend t'il pas ses responsabilités pour encadrer cette manifestation de grande ampleur ? Ce n'est pas un renfort d'agents de sécurité non armés qui pourra dissuader et intervenir en cas d'incidents.
Les services de l'état doivent savoir que le carnaval de Dunkerque n'est pas seulement un événement festif, c'est aussi un événement touristique, économique, et traditionnel qui fait venir des dizaines de milliers de personnes de France ou d'ailleurs.
La municipalité de Bierne a déjà décidé d'annuler sa bande, faute de moyens pour sécuriser la manifestation.