Le carnaval de Dunkerque, c'est une ambiance, une tradition, une fête... et une langue ! Voici quelques expressions pour mieux comprendre ce qui se dit dans les bandes.

Par La Voix du Nord | Publié le 04/01/2013

Même si les associations carnavalesques sont nombreuses, il n'est pas utile de s'inscrire à l'une d'elles pour faire Carnaval. Tout le monde peut venir, même si rien n'est spécifiquement organisé pour les touristes et leur hébergement (pour ça, il faut consulter l'office de tourisme de Dunkerque).


Avant-bande - après-bande : l'équivalent des « before » ou « after » parties des soirées branchées. Parce qu'avant l'heure du carnaval, c'est déjà le carnaval et qu'après, ça l'est encore !

La bande : le cortège ou le défilé, qu'on perd quand on s'attarde dans les chapelles.
Dans la bande, les masquelours avancent bras dessus, bras dessous, en lignes derrière la clique. Les premières lignes sont occupées par les figures du carnaval. N''y va pas qui veut. Leur rôle est de retenir la foule qui poussera lorsque la musique l'y invitera, au moment des chahuts, comme on les appelle.
Dans la bande, les chansons du Carnaval sont reprises par des milliers de personnes, et normalement connues de tous.
La bande démarre généralement vers 15H pour finir vers 21H. Elle arpente les rues du quartier qui fait son carnaval. La bande fait des arrêts pour étancher sa soif (en chapelle) mais aussi pour participer au célèbre jet de harengs du haut de la mairie.

« Ben qu'est c'ça dit ? matante » : une façon de saluer dans la bande, et pas que sa tante.

Les berguenaeres : les parapluies. Souvent aux couleurs des sociétés carnavalesques, ils sont indissociables des premières lignes de la bande. Beaucoup de carnavaleux les tiennent à la main, fixés au bout de longues tiges.

Beurt'che : petit tour avec une fille et, par extension, petit tour dans la bande.

Brouck : pantalon

Chahut : dans les bandes, moment où les premières lignes retiennent en se serrant les coudes l'avancée des masquelours.

Chapelle : étape chez un carnavaleux où l'on boit et l'on mange en costume avant de rejoindre le bal. Un carnavaleux qui ouvre ainsi les portes de chez lui « fait chapelle ».

Le clet'che : le déguisement de carnavaleux, créé selon ses désirs et sa créativité

 

La clique : les musiciens dans la bande, en ciré jaune, qui entament les airs, sous la direction du tambour-major.

Deckeneuze : faux nez en carton

« Dur la peste » : très dur. Expression qui s'entend parfois quand les premières lignes font la pause. Peste se décline aussi dans « puer la peste ».

Les figuemans : figures du carnaval dunkerquois, qui tendent malheureusement à disparaître. Ils se promènent au milieu de la bande une canne à pêche à la main et mettent sous le nez des masques et des passants, un « z'hareng » bien odorant.

Les kippers ou sprats : des poissons séchés. Le kipper est un hareng ; le sprat, un petit poisson plat.

Les masques ou masquelours : les carnavaleux déguisés. Ce sont eux qui font le spectacle.

Méconable : « méconnaissable » en dunkerquois.

Un nèche : une personne un peu sotte ou mollassonne.

La pinte : le demi de bière.

Le plumeau ou plumt'che : les carnavaleux s'en servent pour chatouiller les passants et les autres masques.

Le podingue : le pudding, dessert traditionnel dans les chapelles (les endroits chez l'habitant ou dans les cafés où l'on se restaure). Le podingue est fait avec des corinthes (des raisins secs).

Rigodon : chahut qui termine le défilé.
Le défilé se termine par un rigodon final. La bande tourne alors pendant une heure, autour d'un kiosque dans lequel la clique s'est installée avec le tambour-major. Tout le repertoire du carnaval est repris jusqu'à l'hymne à Cô Pinard et la Cantate à Jean Bart, que les carnavaleux entonnent traditionnellement un genou à terre et le chapeau sur le coeur.

Les Reuzes : les géants du carnaval dunkerquois.


Le Tambour-major : en costume de grognard napoléonien, il mène les musiciens (la clique) et tout le défilé.

Les tet'ches : les seins.

Trois joyeuses : les trois jours où le carnaval dunkerquois bat son plein. Dimanche (bande des pêcheurs), lundi (Citadelle) et mardi-gras (Rosendael).

Visschersbende : en flamand, littéralement, la bande des pêcheurs. Le vrai nom de la bande de Dunkerque.

Le wiche ou piche : le sexe masculin.

Un zô ou un zôt'che : un baiser ou un petit baiser. Ne pas se formaliser si on vous en réclame un dans la bande.

 

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