Dunkerque, début du XVIIe siècle. Ici, on parle le flamand. Louis XIV n'achètera la ville qu'en 1662. D'ici, des pêcheurs partent pour l'Islande.

Ces expéditions durent six mois et sont risquées. De nombreux hommes n'en reviennent jamais, laissant veuves et orphelins. Face à ce danger, les armateurs paient aux pêcheurs une partie de leur solde avant le départ. Une assurance pour les familles. Les marins profitent aussi d'une fête, que l'armateur finance en partie.

Une année, le départ pour l'Islande et les réjouissances qui l'accompagnent coïncident avec les jours gras , qui précèdent le Carême. Dès lors, les marins se masquent, se déguisent.

La visschersbende, au sens carnavalesque du mot, est née.

Au XVIIIe siècle, cette « bande des pêcheurs » s'ouvre aux familles des marins, puis au reste de la société.

Au début du XIXe siècle, apparaissent, en marge du défilé, les bals nocturnes. Des associations philanthropiques les organisent afin de récolter des fonds pour les veuves et les orphelins des pêcheurs.

 

La période de fête s'allonge, pour dépasser la seule période des jours gras. Mais l'activité de pêche à la morue décline à la fin du XIXe et, avec elle, la bande des pêcheurs ; seuls les bals gardent leur succès.

C'est , sous l'impulsion de la municipalité et d'associations, que la dynamique du carnaval de rue est relancée. Annulée ensuite pendant les deux guerres, la bande renaît à chaque fois.

En 1946, , le défilé slalome entre les ruines d'une ville détruite. Même en 1991, interdit pour cause de guerre du Golfe, le carnaval survit encore : une « bande annulée » s'improvise à Saint-Pol puis à Dunkerque. Peu importe les circonstances, il y aura toujours des résistants !

EXTRAIT ARTICLE DE LA VOIX DU NORD DU 04/01/2013

 

Vidéo de Niko Paladino

Extrait du film documentaire "Le Carnaval de Dunkerque" Réalisé par Joël Bourdeaud'hui (Mamoka Films)